S’appuyer sur le retour remarquable de la nature sauvage 

Luca Melcarne

S’appuyer sur le retour remarquable de la nature sauvage 

Un territoire parmi les plus spectaculaires de France 

Nelleke de Weerd

Un territoire parmi les plus spectaculaires de France 

Un foyer de la biodiversité alpine

Nelleke de Weerd

Un foyer de la biodiversité alpine

Herbivores, carnivores et charognards jouent leurs rôles

Luca Melcarne

Herbivores, carnivores et charognards jouent leurs rôles

Un aperçu du territoire

Le territoire de rewilding des Alpes du Dauphiné s’étend sur environ 500000 hectares, entre Grenoble, Montélimar et Gap. Il se distingue par une grande diversité d’habitats, allant des influences méditerranéennes aux zones alpines : vastes forêts, landes semi-boisées, prairies d’altitude, falaises imposantes et certains des plus grands réseaux de rivières en tresses de France. 

Ce territoire comprend plusieurs espaces protégés emblématiques, dont la plus vaste réserve naturelle de France, située sur les Hauts Plateaux du Vercors, qui abrite également l’une des plus grandes réserves biologiques intégrales nationales. 

De nombreuses propriétés ont été acquises par les collectivités territoriales ainsi que par d’autres acteurs publics et privés, dans le but de préserver et restaurer la biodiversité. 

Les parcs naturels régionaux du Vercors et des Baronnies provençales, les collectivités locales, l’Office national des forêts et d’autres organisations jouent un rôle clé dans cette dynamique, où la nature est considérée comme un véritable atout pour l’avenir du territoire. 

 

Le grand retour de la vie sauvage

La nature sauvage a connu un retour spectaculaire dans les Alpes du Dauphiné au cours des dernières décennies. Une végétation variée couvre désormais les pentes des montagnes et des collines. Forêts, landes et prairies forment une mosaïque d’habitats accueillant une faune et une flore de plus en plus abondantes et diversifiées. 

La mobilisation des acteurs locaux a joué un rôle clé dans le retour de la grande faune. Dès les années 1960, l’Office national des forêts et les chasseurs ont réintroduit le cerf et mené diverses actions en faveur des chamois, des marmottes et d’autres espèces. Grâce aux plans de gestion de la chasse, ces populations ont pu se développer. Parmi les réintroductions plus récentes, on peut citer celle du bouquetin des Alpes en 1989, et celle des vautours en 1996 — deux succès reconnus et bien accueillis par les populations locales. 

Profitant de cet environnement plus riche, d’autres espèces sont revenues d’elles-mêmes. Dès les années 1990, les loups ont naturellement recolonisé le territoire. En 2018, le Parc naturel régional du Vercors est ainsi devenu l’un des premiers parcs régionaux de France à adopter un plan d’action en faveur de la cohabitation avec cette espèce. 

Cette dynamique positive a contribué à renforcer la notoriété de la région en tant que haut lieu de la faune sauvage, tout en augmentant son attractivité. Le tourisme de nature soutient de nombreuses familles locales — hôteliers, restaurateurs, transporteurs, guides, etc. La qualité de vie et l’accès direct à la nature attirent également de nouveaux habitants, transformant progressivement les perspectives socio-économiques du territoire.

 

Pourquoi les Alpes du Dauphiné?

Comme d’autres régions en France et en Europe, les Alpes du Dauphiné ont connu un exode rural depuis le XIXe siècle. Cela a entraîné un recul progressif de l’agriculture, une reconquête des milieux par la forêt, et le retour de nombreuses espèces de faune et de flore.  

Cette évolution représente aujourd’hui une opportunité unique de revitaliser le territoire à travers une démarche de rewilding inclusive. Celle-ci permet de répondre aux défis écologiques et climatiques, tout en favorisant l’innovation socio-économique au bénéfice des habitants. 

Cette opportunité est née d’un processus de consultation lancé en 2022. Un comité de pilotage composé de plusieurs collectivités locales a accompagné Rewilding France et Rewilding Europe dans l’identification des attentes du territoire en matière de nature. Plus de 80 parties prenantes ont été rencontrées en 2023 et 2024. 

Il en ressort que les Alpes du Dauphiné suivent une trajectoire exemplaire de renaturation depuis plus de 70 ans. Poursuivre cette dynamique positive répond à un besoin clair: expérimenter et diversifier les modèles de gestion, d’usage et de valorisation des espaces ruraux, dans un contexte de changement climatique et de mutations sociétales plus larges. 

Restaurer les processus naturels, en redonnant espace et liberté à la nature sauvage, permettra de renforcer et diversifier la valeur écologique du territoire. Cela favorisera une biodiversité plus riche et une meilleure résilience face aux sécheresses, canicules, et inondations. 

Ce renouveau écologique ouvre également la voie à des usages durables des terres et à l’émergence de nouvelles opportunités économiques pour les habitants investis dans l’avenir de leur territoire. La collaboration avec les communautés locales constitue un pilier essentiel de l’approche du rewilding.

Apporter des bénéfices concrets à la nature et aux populations 

Grâce aux échanges avec nos partenaires et parties prenantes, plusieurs leviers ont été identifiés afin que le rewilding génère des bénéfices tangibles pour la nature et les habitants. Ces mesures sont brièvement décrites ci-dessous.

La conservation des mosaïques d’habitats riches en biodiversité et la réduction des risques d’incendie dans les zones agricoles en transition sera améliorée grâce au pâturage naturel de chevaux et bovins semi-sauvages. Ces animaux vivent en liberté et expriment pleinement leur comportement naturel de grands herbivores. 

Protéger et renaturer les forêts anciennes ou proches de maturité permettra d’augmenter leur résilience face aux changements climatiques. En mettant en place des « trames de vieux bois» qui incluent des zones laissées en libre évolution, des îlots de vieilles forêts et une augmentation des volumes de bois mort, sur pied ou au sol, on favorisera des peuplements plus diversifiés. Il s’agit aussi de valoriser le potentiel des jeunes forêts apparues naturellement à la suite du dépeuplement rural des XIXe et XXe siècles, souvent appelées « forêts férales». 

Renaturer les rivières, en supprimant les obstacles inutiles, en reconnectant les lits aux plaines inondables, et en restaurant les zones humides permet d’améliorer la recharge des nappes phréatiques et la capacité d’absorption des crues. 

La coexistence avec la faune sauvage (ongulés, carnivores entre autres) sera favorisée par des actions collaboratives reposant sur des modèles de gouvernance qui donnent la parole aux parties prenantes, facilitent le partage d’informations et encouragent la recherche de solutions par un dialogue constructif. 

Développer des opportunités entrepreneuriales liées à la nature sauvage par la mise en réseau des entreprises, l’identification de synergies, de nouveaux marchés et de solutions de financement permettra de soutenir l’innovation dans des secteurs comme le tourisme, la foresterie, l’élevage ou d’autres activités liées aux ressources naturelles. 

Créer et diffuser un récit positif et inspirant autour du retour de la vie sauvage dans les Alpes du Dauphiné fédérera les habitants autour d’un avenir porteur pour leur territoire. 

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